Astrologie antique
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Les anciens sages d'Égypte furent les
premiers à étudier le mouvement des astres, à
établir un calendrier et à
essayer de prévoir les éclipses. Ce sont eux qui donnèrent
des noms d'animaux aux constellations (zodiaque),
de même que leurs dieux sont des animaux ou des êtres
à tête d'animal. Trouve-t-on ailleurs que chez les
Égyptiens de l'Antiquité cette figuration mi-animal,
mi-humaine ? L'origine de l'astrologie ne se trouve pas en Mésopotamie
: il n'y avait rien de semblable à cette époque lointaine
chez les Sumériens selon Diodore de Sicile.
Qu'on lise le Chapitre LXIV du fameux
LIVRE DES MORTS, pour s'en rendre compte,
c'est le plus ancien texte connu.
Si l'étoile Sirius était révérée
par les anciens Égyptiens, c'est parce que son apparition
dans les lueurs de l'aube coïncidait avec le début des
crues du Nil. Sirius
est appelée Sopdet en égyptien, mot à l'origine
du mot canicule.
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Autrefois l'astrologie, l'astronomie et la mathématique
ne faisaient qu'un. Un même nom les désignait : l'astrologie,
laquelle a son berceau en Égypte. De nombreux égyptologues,
dans le désir de diminuer les connaissances des Anciens Égyptiens,
nient farouchement ce savoir astronomique et, en particulier, l'établissement
de l'année de 365 jours en se basant sur de telles données.
On leur doit aussi la division du temps diurne et nocturne, et même
la semaine basée sur le nombre 7, leur calendrier étant
basé sur le cycle solaire et sur le cycle lunaire (de 28
jours) : chaque jour étant dédié à un
astre.
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Or, il est de notoriété publique que les Anciens
mesuraient les douze heures du jour au moyen du gnomon (ou cadran
solaire) et les douze heures de nuit avec la clepsydre (ou horloge
à eau) et les observations de levers d'étoiles. Il
leur était donc aisé par la seule observation de la
longueur de l'ombre solaire - en une seule année - d'établir
la durée du temps s'écoulant entre l'ombre la plus
courte (solstice d'été) et l'ombre la plus longue
(solstice d'hiver) : le retour de l'ombre la plus courte, retour
périodique d'ailleurs, permettant de déterminer l'année
de 365 jours.
Si l'on veut bien admettre que les Égyptiens disposèrent
de plusieurs siècles pour contrôler ces observations,
on ne s'étonnera pas de la précision de leurs calculs
puisque leur période de 365 jours 1/4 pour le lever héliaque
de Sirius (phénomène céleste exceptionnel)
ne peut résulter que de très longs siècles
d'observation rigoureuse. Leur calendrier est le premier jamais
établi ...et il est toujours utilisé par nous !!!
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Les Anciens Égyptiens ont initié ensuite les Grecs.
Les Grecs, eux-même, l'ont affirmé :
« Quant à ce qui concerne les choses humaines, voici
ce que les Égyptiens disent d'un commun accord. Suivant eux,
ils sont les premiers qui ont trouvé l'année, divisé
en douze mois avec les saisons qu'elle renferme. C'est l'observation
assidue du cours des astres qui leur a fait adopter cette division...
Ce sont eux aussi qui sont regardés comme les premiers inventeurs
des noms donnés aux douze dieux, et les Grecs les ont emprunté
d'eux. » (Hérodote II, 4). Platon précise :
« Cette étude des astres dura pendant 10 000 ans, ou
un temps pour ainsi dire infini. » Pour Simplicius, «
les Égyptiens possédaient des observations écrites
d'étoiles n'embrassant pas moins de 63 myriades d'années
»... En clair, 630 000 ans !
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L'astrologie, si elle structure le temps, structure aussi
l'espace. Elle est basée sur un système de directions
angulaires par rapport à la terre. Aussi la géométrie
du cercle est d'une importance capitale. Elle a pour base la division
privilégiée du cercle en 6, établie facilement
en reportant 6 fois le rayon sur le cercle, puis en 12 en divisant
chaque côté de l'hexagone ainsi tracé en 2.
Les 360° du cercle permettaient magnifiquement cette division
en 12 parties égales. Cette division du cercle en 360°
existait déjà au XIIIe siècle av.
JC., elle est attestée par la découverte que l'on
fit dans la tombe de Ramsès II (XIXe dynastie,
soit 1290—1223 av. JC.) : ''Lorsqu'on ouvrit la tombe de Ramsès
Il, on y trouva deux cercles d'or divisés en 360° et
marqués de symboles indiquant le lever et le coucher des
étoiles" (1).
Quant aux 36 décans de 10° chacun, on les trouve gravés
sur le couvercle d'un sarcophage du moyen-Empire (2000—1800
av. J-C.).
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Dépouillée des piteuses recettes accumulées
au cours des siècles passés pour remplir les quotidiens
(2), l'astrologie nous apparaît comme une
très vieille sémantique, un langage, une parole chargée
de sens, et une véritable science aboutissant à des
résultats extraordinaires.
En fait, l'astrologie que pratiquaient les anciens Égyptiens
venait certainement des Atlantes qui
avaient trouvé refuge en Égypte. Cette astrologie
prenait en compte le mouvement de précession des équinoxes
(redécouvert par Hyparque de Samos, mathématicien
grec, environ 150 ans avant J.C.). Elle ne date pas des Grecs du
temps d'Eudoxe, de même que la prédiction des éclipses,
calcul redécouvert par Thalès de Milet après
son séjour en Égypte, c'était déjà
un acquis pour l'élite égyptienne.
Notes
L'origine du zodiaque est liée aux douze lunaisons
arrondies à 30 jours chacune projetant sur le cercle de 360°.
En effet, pendant que le soleil avance de 1 degré par jour, la
Lune, elle, avance de 12 degrés. Si bien qu'elle rattrape le
Soleil lorsque celui-ci a parcouru 30° depuis la précédente
conjonction, autrement dit, chaque nouvelle Lune a lieu 30° plus
loin, ces 30° correspondant à 30 jours. En 12 lunaisons le
Soleil a parcouru 12 fois 30°, soit 360°. On sait que l'année
comptait 360 jours plus 5 jours hors du temps et de l'espace, ce qui
permettait de faire coïncider les jours de l'année et les
360° du zodiaque. Et s'agissant d'un zodiaque stellaire, à
chaque mois, à chaque douzième de signe correspondaient
trois étoiles. retour
Témoignage de Diodore de Sicile : «
Le habitants de Thèbes en Égypte se disent les plus anciens
des hommes et prétendent que la philosophie et l'astrologie exacte
ont été inventées chez eux... Les Égyptiens
se vantent aussi d'avoir envoyé des colonies par toute la terre.
Belus qu'on croit fils de Neptune et de Libye en mena une à Babylone.
On dit qu'ayant fixé son séjour sur les rives de l'Euphrate
il institua des prêtres sur le modèle de ceux d'Égypte,
qu'il exempta de tous impôts et de toutes charges publiques, et
que les Babyloniens les appellent Chaldéens. Ceux-ci s'adonnèrent
à l'étude des astres, à l'imitation des prêtres,
des naturalistes et des astrologues égyptiens... Ils semblent
aussi savoir calculer les éclipses de soleil et de lune de manière
à pouvoir en prédire avec certitude tous les détails.
» (Diodore de Sicile, l, L.)
« Il n'y
a pas de pays où les positions et les mouvements des astres soient
observés avec plus d'exactitude qu'en Égypte. Les Égyptiens,
profitant de conditions favorables, firent de l'astronomie leur propre
science, qu'ils étudièrent les premiers. Ils conservent,
depuis un nombre incroyable d'années, des registres où
ces observations sont consignées. On y trouve des renseignements
sur les mouvements des planètes, sur leurs révolutions
et leurs stations; de plus, sur le rapport de chaque planète
avec la naissance des animaux, enfin sur les astres dont l'influence
est bonne ou mauvaise. En prédisant aux hommes l'avenir, ces
astrologues ont souvent trouvé juste; ils prédisent aussi
fréquemment l'abondance et la disette, les épidémies
et les maladies des troupeaux. Les tremblements de terre, les inondations,
l'apparition des comètes et beaucoup d'autres phénomènes
qu'il est impossible au vulgaire de connaître d'avance, ils les
prévoient d'après des observations faites depuis un long
espace de temps. On prétend même que les Chaldéens
de Babylone, si renommés dans l'astrologie, étaient des
émigrés qui avaient appris leur science astronomique en
Égypte. » (Diodore de Sicile, l, LVII, et LXXXI.) Retour
(1) Astrologie, son origine, son histoire, ses symboles,
Derek et Julia Parker.
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(2) Aujourd'hui, l'astrologie séparée
de ses bases fondamentales, l'astronomie et les mathématiques,
a perdu quelque peu le sens des réalités, oubliant par
exemple que pour les Grecs le symbole est une figure qui a son "fondement
sur la Raison et sa correspondance dans la réalité".
Ainsi l'astrologie, de plus en plus éloignée de l'astronomie,
abandonne le ciel étoilé alors que depuis l'Antiquité
jusqu'au XVIIIe siècle, les astrologues occidentaux
(et encore de nos jours les orientaux) utilisaient les constellations
et les étoiles fixes simultanément et obligatoirement
avec les signes du zodiaque. Elle décrète que "le
ciel des astrologues n'est pas celui des astronomes" et crée
ce qu'elle appelle un zodiaque symbolique sans tenir compte de la précession
des équinoxes, perdant en même temps que les étoiles
le sens même des mots qu'elle emploie. Autre reproche, il concerne
la constellation appelée le Serpentaire ou Ophiucus, le porteur
de serpent, dont la jambe traverse le zodiaque entre la constellation
du Scorpion et celle du Sagittaire. Examinons quand apparaît cette
treizième constellation dans l'histoire.
La constellation
du serpentaire est mentionnée en grec depuis Eudoxe, IVe
siècle avant J.-C., sous le nom d'Ophiucus, celui qui tient le
serpent. Quant au nom du Serpentaire, il n'apparaît que bien tardivement
au XIe siècle après J-C. Raison bien mince
pour compter le Serpentaire comme signe du zodiaque surtout lorsque
l'on sait que les constellations du zodiaque telles qu'elles sont parvenues
jusqu'à nous n'ont rien à voir avec les douze parties
égales du zodiaque de 30" originaires chacune de l'Antiquité.
Ce sont les Grecs qui ont introduit l'inégalité des constellations
(dont les limites actuelles n'ont été fixées qu'en
1930 !). Le serpentaire est un grand rapace huppé d'Afrique qui
se nourrit de serpents... |