LES HIEROGLYPHES, UN LANGAGE UNIVERSEL
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L’écriture égyptienne fut inventée 35
siècles avant l’ère chrétienne. Ce sont
les Grecs qui l'ont appelé ainsi : “écriture
sacrée”. Pour désigner leurs
hiéroglyphes, les anciens Égyptiens employaient un
terme évocateur : « les paroles divines » et
ils en attribuaient la création au dieu Thot,
Ie dieu à tête d'ibis. Cette belle écriture,
l'une des plus anciennes au monde, n'a pas trop varié pendant
quatre millénaires, mais depuis la colonisation du pays par
les Romains et l'avènement du christianisme, leur sens se
perdit. C'est grâce à Champollion
qu'on peut les déchiffrer et avancer dans la connaissance
de cette civilisation, ses mythes et légendes, sa religion
et son administration.
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Le symbole parle de lui-même. C'est le seul langage
universel que l'on connaisse, mais ces signes ne sont pas toujours
faciles à interpréter, sachant qu'il y a plusieurs
niveaux d'interprétation car il s'agit
de signes mystérieux et sacrés d'une très haute
civilisation. C'est un autre type d'écriture que celle des
tablettes de Sumer, aussi ancienne qu'elle,
mais de type sacré. Nous commençons seulement à
déchiffrer les hiéroglyphes avec l'aide d'ordinateurs,
car c'est extrêmement compliqué. François Champollion
n'a réussi à déchiffrer que le sens strictement
étymologique des hiéroglyphes, mais non pas celui
de la pensée égyptienne considérée dans
son aspect ésotérique, laquelle nous permettrait d'entrevoir
des solutions à nos problèmes actuels apparemment
insolubles.
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Composé d'idéogrammes, le langage imagé préhistorique
n'était pas suffisant pour tout évoquer.
Ils inventèrent donc l'écriture en utilisant
des phonogrammes (signes évoquant des sons). Par exemple,
le dessin de la bouche qui se dit r(o) veut donc dire "bouche",
mais aussi Ie son « r ».
Ainsi, plus de 150 phonogrammes permettront d'écrire tout
phonétiquement, absolument tout !
Ils constituent donc une sorte de syllabaire composé exclusivement
de consonnes.
Certains de ces phonogrammes représentent une seule consonne,
d'autres en représentent deux et sont appelés bilitères
(bi signifiant deux) ; d'autres encore représentent trois
sons et sont appelés trilitères (tri signifiant trois)
ou, même, quatre sons, ce sont les quadrilitères. Enfin,
comme les voyelles n'étaient pas écrites, bien souvent
des mots très différents s'écrivaient, avec
ce système d'idéogrammes et de phonogrammes, de la
même manière. Par exemple : Ie hiéroglyphe en
forme de plan de maison signifie « maison » (idéogramme)
et se prononce per (phonogramme bilitère PR). Ces deux consonnes
servent à écrire bien des mots. Ainsi, en français,
en ajoutant quelques voyelles, on obtient : pur, pair, paire, par,
pour, pire, âpre, peur... Les Égyptiens, toujours inventifs,
résolurent rapidement ce nouveau problème. Pour préciser
Ie sens d'un mot, ils créèrent une troisième
sorte de signes : les déterminatifs, c'est-à-dire
des signes qui s'ajoutent aux phonogrammes utilisés à
la fin de certains mots. Ainsi, ces déterminatifs, qui ne
se prononcent pas, précisent à quelle catégorie
ce mot appartient. Il en existe plus d'une centaine.
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Les textes des pyramides forment le plus ancien corpus religieux
connu. La littérature de l'Égypte antique est sans
doute la plus ancienne littérature écrite attestée
à ce jour. Les scribes devaient disposer les hiéroglyphes
de façon à gagner de la place et rendre le texte plus
joli. Enfin, ils pouvaient écrire dans le sens qu'ils voulaient,
à condition d'orienter les hiéroglyphes pour indiquer
le sens (de haut en bas par exemple).
Avec un vocabulaire riche et une grammaire complexe, iI n'est pas
surprenant que les jeunes scribes aient eu besoin de nombreuses
années pour apprendre à lire et à écrire
les hiéroglyphes. Cet enseignement était rudement
difficile. D'où l'importance des scribes.
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Dans la figure la plus élevée de son enseignement,
l'ancienne Égypte ne considérait pas que les sciences
étaient séparées par des cloisons étanches,
car elle reconnaissait l'interdépendance des divers objets
d'instruction ; mais elle différenciait les aspects de la
science par la position de l'observateur.
Si nous voulons interpréter sans erreur ses textes et tableaux,
nous sommes obligés de nous adapter à ses méthodes,
à sa mentalité à l'opposé de la mentalité
moderne. En tenant compte de ces deux "extrêmes",
nous pourrions exprimer ainsi les "points de vue" essentiels
sous lesquels une chose peut être considérée
:
- point de vue biologique: son histoire naturelle, sa genèse,
sa constitution, son "devenir" ;
- point de vue critique analytique: appréciation logique
et documentée.
- point de vue analogique et cosmologique (analogies, signatures,
astrologie);
- point de vue artistique (impressions sensorielles, émotives
et harmoniques) ;
- point de vue mathématique et géométrique
(nombres, proportions et leurs combinaisons harmoniques) ;
- point de vue psycho-spirituel, rapport des états subtils
de la matière et de l'être humain ;
- Point de vue métaphysique, philosophique, causal.
Les hiéroglyphes véhiculent donc des concepts
abstraits inaccessibles à la mentalité moderne,
qui est d'un matérialisme et d'un rationalisme paralysant.
Ce sont des grands tableaux avec des personnages mythiques et des
inscriptions. Les Neter désignent les plus grands
principes divins. Ces "dieux" égyptiens n'étaient
pas des idoles, comme l'ont cru les auteurs de la Bible juive. On
a cherché à établir un alphabet
de 22 lettres, mais cela ne permet pas de lire tous les signes,
il y en a plus de 700 en réalité à l'époque
classique (-2052 à -1778) et plusieurs milliers à
l'époque ptolémaïque !
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Les Égyptiens utilisaient aussi une écriture discursive
pour les usages courants, dite hiératique, laquelle
a subi des variations au cours des siècles (comme dans toutes
les langues). Sous les Ptolémée, elle est l'écriture
des livres et fut utilisée sur les pierres des monuments,
spécialement sur les stèles commémoratives
et funéraires.
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Le démotique. Forme scripturale populaire dérivant
du hiératique, le démotique exprime le langage parlé
et il n'apparait que vers 600 avant J.C.
Avec sa tête d'ibis, Thot était le dieu protecteur des scribes,
le dieu qui mesure, calcule le temps,
l'inventeur du calendrier comme de l'écriture, le premier magicien.
En effet, les Égyptiens ne faisaient pas de distinction entre
l'écrit et la chose : écrire Ie nom d'une chose, c'était
créer réellement cette chose ! Ils savaient que leurs
signes sacrés avec toutes ces images de dieux et de déesses
étaient des symboles puissants. Cet oiseau d'Afrique au long
bec pour pêcher les poissons symbolisait sans doute l'efficacité
à atteindre son but, et donc une certaine maîtrise. Retour
Note. Neter désigne un grand principe divin, et ce
mot est traduit couramment par le mot "dieu", mais il a
une fonction spéciale, un peu comme un idéal.
SCRIBES. Les scribes
faisaient donc partie de l'élite, soit pour le Temple (où
ils devaient être initiés), soit pour les affaires (ils
servaient de notaires et de comptables en rédigeant les actes
de vente). Il y avait aussi des intendants,
des magistrats et toute une bureaucratie. Retour
SUMER. 4000 ans avant
notre ère, les Sumériens
ont mis au point un procédé mnémotechnique utilisant
des picto-idéogrammes gravés sur des tablettes d'argile.
Au fil du temps et de leurs transformations successives, ces signes
prirent la forme d'un alphabet, c'est-à-dire que l'écriture
cunéiforme n'est apparue que cinq ou six siècles plus
tard. Retour en haut
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