L'administration et le commerce
L'Égypte
comptait 22
nomes. Les récoltes étaient fructueuses car les paysans
avaient creusé tout un système de canaux d'irrigation
pour leurs cultures. Les réserves de grains pouvaient servir
en cas de mauvaise récolte, il n'y avait donc pas de famine.
L'administration du pays était exemplaire
et les impôts n'étaient pas excessifs. La justice était
rendue avec un soin particulier et les juges choisis parmi les
plus illustres et les plus intègres. Il y avait des intendants
pour les notables, des géomètres pour le cadastre, des
scribes comptables, des fonctionnaires pour mesurer la crue du Nil (nilomètre)
et des architectes fameux.
1. Pas d'esclaves pour le gros œuvre
Si tout le
monde reconnaît enfin aujourd’hui que les pharaons ont fait
appel à des ouvriers qualifiés pour bâtir les temples
et les pyramides au IIIième millénaire avant
l’ère chrétienne, il convient alors d’admettre
que ces ouvriers qualifiés étaient «rémunérés»
pour leurs services, principalement en nourritures et boissons, et qu'il
n'étaient pas esclaves ! Il convient de noter que cette rémunération
sous forme de sacs de céréales est attestée en
Égypte dès l’Ancien Empire, soit vers 2800 avant
J.-C.
2. Ébauche de monnaie en Égypte pharaonique
A l’origine
du troc, les Égyptiens de l’époque pharaonique échangeaient
contre toutes sortes de paiement (sac de céréales, pièce
d’étoffe, cruche d’huile, coquillages, perles, bijoux
et pierres précieuses). Les prix sont toujours fixés au
poids. La balance était indispensable et la monnaie d'échange
avait une valeur réelle. Chaque type de produit ayant une valeur
propre et transactionnelle, il n’était pas rare de voir
un débiteur régler sa dette à son créancier
à partir d’une denrée facile à peser, à
doser, pour parvenir au montant exact de la créance. Seul le
métal conserve sa valeur une fois débité en petites
quantités, il peut être refondu. Les pièces de métal
précieux étaient donc utilisés pour faciliter le
commerce. Des pièces trouées enfilées au cou servaient
à la fois de bijoux (collier) et de monnaie d'échange,
car les peintures de Thèbes montrent des anneaux d'or ou d'argent
pesés avec soin pour le négoce. L’Égypte
antique des Pharaons disposait d’une série d’unités
de compte : le Sha, le Deben son multiple, ou le Quite
le dixième du Deben, utilisés quotidiennement par
les scribes. Ils inscrivaient scrupuleusement le poids de l'article,
quel qu'il soit, et celui de la monnaie d'échange sur un document
officialisant la transaction et interdisant toute revendication. Cette
coutume demeure même lorsque les anneaux d'or et d'argent sont
utilisés en guise de monnaie, jusqu'au règne des Ptolémées,
au VIIe siècle av. J-C. Les Grecs furent les premiers
à introduire la frappe de monnaie en bronze dont la valeur est
symbolique et non réelle (note).
3. Une réputation de magiciens
L'Égypte
antique a rayonné jusqu'à Babylonne, Athènes, Qoaito,
et même jusqu'en Anatolie et en Perse.. Ce qui est tout à
fait remarquable, c'est la qualité du travail fourni par les
agriculteurs, les artisans et les connaissances fabuleuses dont les
anciens Égyptiens ont fait preuve pour ériger les pyramides.
Le roi était le premier magicien, entouré
de prêtres et de savants. Leur réputation de «magiciens»
provient sans doute de leurs connaissances en astrologie,
en électromagnétisme, en électricité,
en chimie et en pharmacie
(mots d'origine égyptienne), aussi bien qu'en
médecine et en chirurgie. Gérard de Nerval dit dans
Les Filles du Feu :
«Dans les sciences l'Égyptien précéda
tous les autres peuples.»
Note. Depuis fort longtemps existait une monnaie
dans les Indes, puis en Grèce, le drachme, avec comme symbole
le serpent ailé, ou dragon (c'est même l'origine du mot).
Les systèmes monétaires anciens reposaient sur des rapports
d'équivalence entre ces pièces en métal précieux
selon leur valeur réelle en pesant ces métaux. Avant le
VIe siècle av. J.-C., les Lydiens fabriquaient des
pièces de monnaie en électrum. Les Gaulois ont aussi utilisé
cet alliage. ".
Selon
nos sources, dans l'Antiquité, l'électrum était
extrait du fleuve Pactole (à l'origine de ce mot resté
dans notre vocabulaire) !
NB. La Lydie se trouve en Arcadie et, comme les jeux étaient
le passe-temps préféré des Lydiens, l'origine du
mot "ludique" vient de là.
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