Royauté et théocratie
- Temple de Louxor construit sous Toutmès III - R. A. Schwaller
de Lubicz -
Grand Magicien, le roi se devait de faire construire un temple pour
perpétuer la Tradition et œuvrer toute sa vie en tant que Fils de Dieu, Trois en Un (Atoum-Râ-Ptah
ou Amon-Râ-Ptah)
Un pouvoir à caractère sacré ( hiérachie
)
Le Roi, aidé des dieux, doit sans cesse maintenir l'ordre
universel (maât) qui est constamment
menacé par les forces du chaos (Iséfet). Dans les textes
des Pyramides, concernant la vie du Roi dans l'autre monde, le Roi
est assimilé à Râ, parfois
à Atoum, et par ailleurs il est fils de Dieu, et donc à
toute l'œuvre de la genèse. Il
faut comprendre que la religion égyptienne est de caractère
ésotérique et qu'une stricte hiérarchie s'établit
dans le clergé. Au plus bas niveau se trouvent les croyances
populaires. Au-dessus, se situent les prêtres initiés
aux mystères, chacun en proportion de son rang. Seuls les plus
hauts dignitaires ont acquis une vraie connaissance des mystères
de la vie, c'est-à-dire que pour arriver à cela, il
falait en être digne. Le Roi est considéré être
le produit final préconçu, existant virtuellement dès
le commencement. Le Roi de la théocratie pharaonique, tel un
surhomme, était préparé pour être garant
de l'ordre social et cosmique. Tout repose sur
lui. Le roi et le grand prêtre ont pénétré
très avant dans les mystères de la vie ; ils regardent
la divinité comme une et indivisible. Le peuple est convié
à suivre les cérémonies qui sont aussi des fêtes,
derrière les prêtres, les musiciens et tout l'apparat...
Note.
La division même de l'Égypte était une synthèse
magique.
Les noms de ses provinces correspondaient aux figures des nombres
sacrés : le royaume de Sésostris se divisait en trois
parties : la haute Égypte ou Thébaïde, figure du
monde céleste et patrie des extases, la basse Égypte,
symbole de la terre; et l'Égypte moyenne ou centrale, pays
de la science et des hautes initiations.
Chacune de ces trois parties était divisée en dix provinces
appelées nomes, et placées sous la protection spéciaIe
d'un dieu. Ces dieux, au nombre de trente,
groupés par trois, exprimaient symboliquement toutes les conceptions
du ternaire dans la décade, c'est-à-dire Ia triple signification
naturelle, philosophique et religieuse des idées absolues attachées
primitivement aux nombres. Ainsi, la triple unité ou le ternaire
originel, le triple binaire ou le mirage du triangle, qui forme l'étoile
de Salomon; le triple ternaire ou l'idée tout entière
sous chacun de ses trois termes; le triple quaternaire, c'est-à-dire
le nombre cyclique des révolutions astrales, etc (cf. symbollisme)
La géographie de l'Égypte, sous Sésostris, est
donc un pantacle, c'est-à-dire un résumé symbolique
de tout le dogme magique de Zoroastre, retrouvé et formulé
de manière plus précise par Hermès.
Ainsi, la terre égyptienne était un grand livre et les
enseignements de ce livre étaient répétés,
traduits en peintures, en sculpture, en architecture, dans les villes
et dans tous les temples. Le désert même avait ses enseignements
éternels, et son Verbe de pierre s'asseyait carrément
sur la base des pyramides, gardé durant des millénaires
par le colossal sphinx dont nul n'en connaissait
l'origine.
Note. Selon Clément d'Alexandrie : «Les
Égyptiens ne révélaient leurs mystères à
personne et ne défloraient pas leurs secrets des choses divines
en les livrant aux profanes, les réservant à l'héritier
présomptif du trône et aux prêtres qui s'étaient
distingués par leur vertu et leur sagesse.» Rares sont
les personnes n'appartenant pas au clergé qui parvinrent à
se faire initier (Moïse, certainement). Encore plus rares sont
celles qui ne sont pas égyptiennes. Certains Grecs, sous le règne
des Ptolémées, y arrivèrent cependant : Anaximandre,
Aristarque, Erosthème, Thalès, Pythagore, Hypparque, Hypocrate,
Platon. Diodore de Cicile et Hérodote nous l'on fait savoir.
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