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La médecine, la pharmacie et la chirurgie en Égypte ancienne

Hesy-Re

Hesy-Rê, médecin du roi Djeser, Ve dynastie

  • L'anatomie était très exactement connue et expliquée dans les écrits. Le papyrus Edwin Smith est le premier qui a traité l'anatomie avec des précisions extraordinaires. La physiologie était aussi très exactement connue des Égyptiens, qui savaient la fonction essentielle des divers organes du corps humain. Ils avaient bien rattaché la sécrétion biliaire au foie et ses relations avec la digestion. Le papyrus Ebers est l'ouvrage médical le plus important de l'Égypte ancienne, Kephren Le célèbre “traité de la marche du cœur et de la connaissance du cœur” nous déclare que si l'on «met les doigts sur la tête, sur la nuque, sur les mains, sur les deux bras, sur les jambes, partout on rencontre le cœur, car ses vaisseaux vont dans tous les membres ; c'est pourquoi on l'appelle le centre des vaisseaux de tous les membres». Le papyrus de Leyde exprime aussi l'idée des vaisseaux sanguins conducteurs de germes morbides.
    Comme la pharmacie, la science médicale était poussée à un degré extrêmement avancé en ce temps-là en Égypte. Le statuaire égyptien montre d'ailleurs des pharaons d'une très grande vitalité et d'une très grande force. Ici Kephren, et plus bas, Mykérinos.

  • Il faut considérer la science médicale égyptienne comme le berceau de notre science médicale moderne. La sémiologie et la pathologie faisaient partie de l'étude médicale. L'examen du malade comprend : interrogatoire, inspection et palpation. La fièvre est connue, on considère le pouls, on examine les exécras. De nombreux traités sur la sémiologie et pathologie existent. Un résumé prendrait des heures. La mesure du pouls est originaire d'Égypte. La première mesure du pouls connue, à l'aide d'un instrument de mesure du temps, fut faite par Hérophile d'Alexandrie, au IIIe siècle avant notre ère.
    Chaque médecin devait soigner seulement une maladie. Il y avait un spécialiste pour le trachome, un pour la gonorrhée, un pour la strangurie. Il y avait même un spécialiste pour les affections X : maladies inconnues. Et pour les maladies d'ordre chirurgical, les Égyptiens ne laissaient jamais un blessé aux soins d'un médecin, il était confié à un chirurgien.

  • La chirurgie était extrêmement avancée. Sur cette photo, on voit des instruments de chirurgie (Kom Ombo).
    Les interventions les plus compliquées ont été décrites et observées sur des bas-reliefs. Depuis la trépanation, l'opération de la cataracte, en passant par les opérations de l'abdomen pour aboutir à la césarienne. Il est très important de noter que l'asepsie était scrupuleusement observée pour les mains de l'opérateur et ses instruments locaux. L'anesthésie était pratiquée pour les interventions importantes. Même Pline nous en parle.

  • L'ophtalmologie était aussi très avancée puisque l'on y pratiquait couramment l'opération de la cataracte. Les différentes lésions oculaires et un vingtaine de maladies oculaires étaient identifiées.
    En art dentaire, on a attribué aux Égyptiens des capacités étendues. Les couronnes des dents des momies gardent souvent leur émail. Mentionnons la trouvaille extraordinaire de Junker qui rapporte le cas de deux dents jumelées avec art au moyen d'un mince filet d'or. Plus étonnants encore sont les faits relatés par M. Purland qui dit avoir vu sur une momie une dent artificielle, munie d'un pivot de bois, et montée grâce à ce dispositif sur la racine d'une dent restée en place. Le même auteur relate que Belzoni a trouvé de vraies dents d'ivoire et de bois, munies de crochets de fixation en or.
    La dermatologie était bien connue. On trouve des exemples de traitements de la peau.

  • La gynécologie était une science extrêmement poussée avec ses écoles, ses spécialistes et ses traitements. Dans les écoles et temples, il y avait les salles d'accouchement. Grâce au papyrus de Carlberg, on a eu l'idée de l'existence des hormones et des vitamines dans l'urine de la femme enceinte. La prévision de la fécondité des femmes et du sexe de l'enfant était bien connue. Le sexe de l'enfant était toujours et exactement prévisible à l'avance. Cette méthode était exactement connue.

  • Les doctrines égyptiennes étaient basées sur l'immortalité et elles cherchaient à donner à l'existence individuelle la notion de la continuité. Les textes des pyramides prouvent que les Égyptiens considéraient la mort comme un épisode de la vie et que les deux font partie d'une même nature.
    MykérinosLes maladies et la mort proviennent d'une origine maligne soit divine, soit humaine. Cette conception étiologique avait une conséquence logique du point de vue thérapeutique : pour les maladies d'ordre médical, la thérapeutique devait exercer une double action :
    a) élever le moral des malades au moyen des incantations,
    b) réparer les désordres produits, avec des médicaments dont Thot avait révélé les vertus aux hommes.

  • “L'Égypte est notre aïeule, nous sommes directement reliés à elle par une chaîne ininterrompue de grands esprits constructeurs de dogmes, d'art et de science. Il y a eu des époques très longues de perfection et d'harmonie - véritable religion là-bas - où la Science et la Magie étaient indiscernables l'une de l'autre. Or nous trouvons l'un de ces moments harmonieux dans les 3.000 ans où la lumière de l'Égypte éclaira la route de notre civilisation” (Dr. J. Valincourt). Platon aurait séjourné 10 ans en Égypte. Hippocrate lui-même (460-370 av. JC) visita l'Égypte, la Libye et les régions au Nord de la mer Noire d'après les descriptions précises qu'il nous a laissé de ces lieux.

  • Imhotep serait le plus grand des médecins de l'antiquité. Il vécut au 3e millénaire avant notre ère. C'est de son époque que datent les plus formidables traités de médecine dont le papyrus d'Edwin Smith qu'il aurait écrit lui-même. Setmetnanch fut un des grands médecins de l'époque précédente. Il fut aussi élevé au rang de dieu. Sesa fut chirurgien. Parmi les innombrables autres médecins, citons Hesy-Rê, médecin du roi Djeser, Ve dynastie, et Niankh-Re, chef des médecins du roi, Pepi-Ankh, médecin du ventre du roi et encore Iwti, médecin de la XIXe dynastie.

Notes
La conception des maladies et des origines des maladies a été étudiée d'après les textes mortuaires et religieux dans l'Égypte antique.  Ces textes se trouvaient dans la Pyramide d'Ounas, dernier roi de la Ve dynastie (Ancien Empire). Le papyrus d'Ebers Il s'agit d'un guide présentant l'ensemble de la pathologie pour un médecin dans sa pratique quotidienne, avec les prescriptions correspondantes (facsimile conservé à Leipzig). Nous pouvons prendre connaissance d'une grande partie de la science médicale de l'Égypte dans les textes originaux : le papyrus Edwin Smith, le papyrus de Louqsor, le papyrus de Carlberg N° VIII, le papyrus de Berlin, le papyrus de Kahun qui n'ont pas été révélées au monde non initié. Il existe un traité de médecine qui date du règne de Ramsès I (1315 ans av. J-C) contenant une centaine de pages environ et d'autres sources sur les monuments, pyramides, entre autres. Retour texte

Pharmacie. De nombreux termes de la science moderne sont dérivés de l'égyptien antique :
- Le mot «pharmacie» est originaire d'Égypte. “Pharmaki” signifie en égyptien «qui procure la sécurité».
- Le mot «chimie» est dérivé de «khemit», c'est la «terre noire» de la vallée du Nil, la Terre d'Égypte.
- L'œil d'Horus (qui ressemble à un R) est l'origine de notre mot «Récit». À notre époque, on a ajouté un p pour faire le mot «Recipe» lequel s'adresse au pharmacien pour l'inviter à exécuter une ordonnance médicale.
- Le mot «migraine» est également d'origine égyptienne. Un papyrus de Leyde contient plusieurs formules contre le mal de tête, qui est appelé en égyptien «demi-tête», ce qui correspond exactement au mot hémicranie (douleur qui n'affecte qu'un côté de la tête).
- Le mot «ammoniac» vient de «Amon», dieu caché, car cette matière a été trouvée à Sioua, en Égypte, près du temple d'Amon.
Les mots «ébène», «gomme» et «nénuphar» (fleur de lotus d'Égypte) sont également d'origine égyptienne.
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