MYSTÈRES ET INITIATION DANS L'ÉGYPTE ANCIENNE
Aux temps patriarcaux, la première religion en Égypte
était le monothéisme, les Égyptiens croyaient
au Dieu unique, ils avaient un culte des morts et attendaient une
autre vie. Peu à peu cette religion s'altéra, l'idolâtrie
s'installa, des fables naquirent, et le peuple en vint à adorer
des animaux. Mais les Grands-Prêtres qui avaient gardé
la clef des anciens symboles et leur explication première,
afin de les transmettre, eurent recours « aux Mystères
», les Mystères d'Osiris et d'Isis. Dans le temple de
Saîs, une statue d'Isis portait cette inscription: « Je
suis tout ce qui est, qui a été, qui sera, et nul mortel
n'a pu encore soulever le voile qui me couvre ».
Les « Mystères» étaient une initiation réservée
à de rares élus ; nombreux étaient ceux qui frappaient
à la porte des temples pour la demander, mais souvent dès
les premières épreuves destinées à éprouver
le courage et la fermeté de l'aspirant, celui-ci, épouvanté,
renonçait.
II y avait les « Petits Mystères », ou Mystères
d'Osiris, et les « Grands Mystères » ou Mystères
d'Isis. Au cours des « Petits Mystères », l'aspirant
était instruit dans les sciences humaines, il prenait connaissance
de l'âme humaine, du mystère de la mort qui, si elle
détruit le corps ne détruit pas l'esprit. Aux «
Grands Mystères » était réservée
la « Grande Manifestation de la Lumière », révélation
de la Doctrine Sacrée, « celle
qu'Isis communique à ceux qui par leur persévérance
dans une vie sobre, tempérante, éloignée des
voluptés, des passsions, aspirent à la participation
de la nature divine, qui s'exercent assidûment dans nos temples
à ces pratiques sévères, à ces abstinences
rigoureuses, dont la fin est la connaissance du premier et souverain
être que l'esprit seul peut comprendre », dit Plutarque.
Mis face à face avec le Divin, connaissant l'âme divine,
ils communaient avec le Créateur, et ils parvenaient ainsi
à la Conscience spirituelle la plus haute que l'homme, à
l'origine, eut connue.
Les enseignements donnés dans les temples comprenaient la morale,
les sciences exactes, et la Doctrine Sacrée. Il fallait parcourir
six degrés symboliques avant de recevoir l'initiation complète.
Les deux premiers degrés des « Petits Mystères
» étaient les préparations, puis venait le troisième
degré, intermédiaire entre les deux premiers, facilement
accessibles, précédant les « Grands Mystères
» comprenant les voyages, les symboles et l'autopsie.
Le titre du premier degré était la « sagesse »
et avait pour objet la morale, les aspirants s'appelaient Thalmidites
ou Disciples. Le deuxième degré avait pour titre symbolique
le mot « force», et pour sujet les sciences humaines ;
à ce degré, les aspirants prenaient le nom d'Hébérémites
ou Associés. Le titre du troisième degré était
« les obsèques », et le nom des aspirants les Mouréhimites
; au quatrième degré la « vengeance », on
les nommait Bhérémites. Enfin, au sixième
degré « l'autopsie », fin de l'Initiation, ils
étaient les « Grands Initiés».
Dès le début, l'aspirant devait faire le serment de
ne rien révéler de ce qu'il apprendrait ou verrait dans
le temple au cours de son initiation. Il recevait cette première
initiation à genoux, les mains liées derrière
le dos, la pointe d'un poignard sur la gorge, pour symboliser qu'il
acceptait la mort par le poignard s'il trahissait les secrets révélés
: c'était le serment du secret. En effet, les connaissances
enseignées provenaient de la Révélation primitive
de la vérité qu'avaient connue les anciennes civilisations,
il fallait la taire pour la garder pure.