MAÂT, clé de la civilisation égyptienne
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Bien plus qu'une déesse, Maât est la clef de la civilisation
égyptienne, laquelle a évolué au cours
des millénaires. Elle incarne les notions indissociables
de Vérité, d'Harmonie et de Justice, car l'homme ne
peut être en harmonie avec ses semblables et avec la nature,
que dans la mesure où il est dans sa vérité,
vrai et sans aucun artifice. Elle est la Présence du commencement
et de la fin, dans tous les Temps et dans tous les mondes, elle
est la conscience cosmique, l'Idéation Universelle de Justice
et de Vérité, la Sagesse essentielle. Il n'y a pas
de sagesse plus élevée que celle qui se rapporte à
Maât. Dans le monde des hommes, elle est la voix de la conscience,
et par conséquent, la clé du discernement.
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Les anciens Égyptiens furent le véritable peuple
de Dieu ; leur religion est à l'origine des religions
monothéistes, particulièrement le judéo-christianisme.
Dans leur "livre des morts",
la confession négative est une
déclinaison des actes que la morale réprouve. Il y
avait une véritable éducation pour que tous les hommes
aient une conscience pure et sachent écouter la Voix de la
Conscience ! C'était un peuple évolué, paisible
et fraternel. Une de leurs sentences disait :
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A ce sujet, voyons ce qu'en dit Isha Schwaller de Lubicz (Contribution
à l'égyptologie) :
« Maât,
ce nom mérite une attention particulière, parce qu'il
est la plus belle synthèse et la plus haute philosophie de
l'Égypte antique. Tous les Neter féminins (Isis,
Hathor...) sont des aspects de la grande Mère divine mais
Maât en est à la fois la source et l'accomplissement.
« Maât
est la Conscience cosmique, l'idée universelle de Justice,
la Sagesse essentielle émanée sans cesse du Divin
Râ dont elle est, elle-même, l'émanation. Car
Maât est l'intermédiaire et Ie véhicule de l'essence
de Râ ; et l'homme n'est spirituellement vivant que lorsque
son KA inférieur s'unit à son KA
supérieur qui est un "rayon" de Maât, devenu,
en sa propre conscience, sa propre Maât.
« Maât
est donc la totalité de Ia conscience dans l'Univers. Elle
est l'individualisation de l'activité causale en tant que
Conscience morale. Elle en est la réalisatrice; Ie Verbe
divin est défini par elle et prend ses noms par elle. Et,
par l'indestructibilité de cette Conscience, elle est Ie
triomphe de la vie sur Ia mort. Or nous disons que ceci est Ie plus
haut mystère dévoilé par l'Égypte, car
si Maât est Ia Conscience du créateur et de Ia création,
elle est donc la Sagesse du Monde, et l'homme peut à la fois,
s'enrichir de sa propre conscience et se nourrir en elle de la conscience
universelle... Elle est présente dans la scène de
la psychostasie. Maat est sur le fléau
de la Balance dans le Tribunal d'Osiris, cela veut dire que l'âme
du défunt est pesée avec Justice et Vérité,
en toute conscience, dans la tradition égyptienne. Au seuil
de la mort, chacun est soumis au jugement de sa propre conscience,
cette conscience qu'on aurait tendance à ne pas écouter
ou à faire taire tant elle est exigeante dans la vie.»
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On devine donc le degré élevé de morale qui
habitait l'Égypte aux temps des Pharaons. D'ailleurs, Pharaon
devait rendre des comptes pour mériter que son nom soit honoré
par les dieux. Sinon, son nom était effacé des monuments
et cela équivalait à faire disparaître son souvenir
dans ce monde et, chose plus grave, à le priver de l'au-delà...
ou de la vie éternelle. La certitude basée sur la
connaissance traditionnelle supprimait toute inquiétude et
enlevait toute raison d'être aux initiatives privées.
L'effort individuel se portait alors sur la réalisation de
la maîtrise personnelle, tant au point de vue des techniques
artisanales et des fonctions sociales que pour la possession de
son ka pendant l'existence terrestre.
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Les anciens Égyptiens avaient la foi qui déplace
les montagnes. Avec force et santé, ils édifièrent
des temples magnifiques et des pyramides qui étonnent tous
les voyageurs. C'était le peuple le plus religieux du monde,
pacifique et travailleur.
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