La vallée du Nil
« L'Égypte est un don du Nil » (Hérodote)
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Le Nil est la seule source d'eau dans ce pays où il ne pleut
jamais, du moins dans l'Antiquité.... Pour développer
l'agriculture les Anciens Égyptiens avaient creusé
un ingénieux système de canaux d'irrigation pour utiliser
l'eau du Nil. La culture du blé commence
au néolitique et parvient jusqu'en Égypte... Au temps
des pharaons, l'Égypte était devenue le grenier à
blé du monde antique.
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La culture du blé dans la vallée du Nil donnait une
variété extraordinaire connue sous le nom de triticum
turgidum ou "triple épi" et donnant plus de
100 grains à l'épi ! Le levain,
la pâte acide qui se forme au cours du processus de fermentation,
fut inventé par les Égyptiens de l’Antiquité,
qui découvrirent ainsi un ingrédient important du
pain. Le métier de boulanger était connu des Égyptiens
il y a 4800 ans déjà, et d'ailleurs,
un des plus anciens chapitres du Livre des
morts parle de pain et de vin consacré.
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Jadis, le limon du Nil apportait la fertilité à la
terre d'Égypte, mais Nasser a fait construire le grand barrage d'Assouan
qui a mis fin aux crues du Nil, délaissant l'agriculture
au profit de l'industrie. Par la publicité, les paysans furent
incités à utiliser des engrais chimiques coûteux,
ce qui est une véritable catastrophe à tous points
de vue. Et puis on a rajouté toute une panoplie de produits
chimiques "phytosanitaires".
Une plaie pour l'Égypte.
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Les temps ont bien changé depuis que le barrage d'Assouan
maintient à un niveau constant le Nil en Basse-Égypte. Une
des conséquences, parmi tant d'autres, au point de vue écologique,
est la disparition de la pêche dans la Méditerranée
du sud-est ; les poissons qui se nourrissaient de l'apport très
riche des alluvions du Nil, en période de crue, ont disparu.
L'industrie de pêche locale est ruinée, mais il y a
plus grave encore. Le Nil restant à un niveau constant, les
cultures riveraines sont irriguées d'un bout de l'année
à l'autre. Cela devait faire la fortune des paysans, et c'est
bien ce qui a motivé la construction du barrage. Le résultat
est pourtant tout autre. Pendant des milliers d'années, le
Nil s'asséchait l'hiver, ce qui avait pour conséquence
d'assainir les canaux d'irrigation des cultures et de les débarrasser
ainsi de la bilharziose. Or, depuis
que le barrage d'Assouan a été construit, la bilharziose
a augmenté dans des proportions catastrophiques. 70 % des
habitants de Basse Égypte en sont atteints. Le niveau de vie ne
dépasse pas 27 ans pour les femmes, 25 ans pour les hommes.
L'ensemble de la population est malade, ce qui nécessite
l'emploi d'une main d'œuvre venant de Haute Égypte où
la bilharziose est inconnue.
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L'Égypte actuelle, sans les crues du Nil, a bien du mal
à survivre depuis que de gigantesques barrages ont été
construits sur le Nil. Les ressources en eau vont devenir insuffisantes,
et avec la pollution due aux engrais et traitements chimiques du
sol, comment avoir de l'eau potable ? Les terres du Delta, autrefois
si riches en alluvions, ne sont plus cultivables, à cause
de l'infiltration de sel de mer. La mer ronge les côtes, et
des plages ont déjà disparu...
Le blé actuellement cultivé est une variété
dégénérée qui provient des méthodes
de culture intensive moderne. La stagnation inquiétante des
rendements du blé (due au réchauffement climatique)
et la raréfaction des variétés cultivées,
tout aussi préoccupante, sont la conséquence de la dégradation
des sols en humus par les traitements chimiques (pesticides, défoliants,
herbicides). L'intensification de la production se double d'une prise
de risque en matière de biodiversité.
Le pain bourré de gluten est mal toléré. Le
pain sans levain ne vaut rien. Le séquençage du génome
du blé est un travail d'une complexité considérable.
Citoyen, il faut réagir ! Retour texte
La bilharziose est une petite bête
microscopique qui vient pondre dans le foie des humains. Il en résulte
un dépérissement rapide (perte de tonus, avachissement
de la volonté).
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