Le blé, richesse de l'Egypte
-
Il existait autrefois une variété extraordinaire
de blé cultivée dans la vallée du Nil, donnant
plus de 100 grains à l'épi et connue sous le nom de
triticum turgidum (triple épi). On sait que
six millénaires avant notre ère, on pratiquait l'agriculture
au Moyen Orient, en Afrique et en Égypte.
-
Les découvertes de savants français comme Edouard
Piette et les deux frères Cotte montrent que l'agriculture
était déjà pratiquée aux temps paléolithiques
dans le bassin méditerranéen. Piette et d'autres ont
trouvé l'orge d'hiver et le blé dans le célèbre
gisement du Mas d'Azil. Il n'est donc pas douteux qu'au moins dans
la France du Sud, des céréales étaient cultivées
depuis l'époque de transition qui relie le quaternaire à
l'époque géologique actuelle, longtemps avant l'apparition
de la hache de pierre polie. Nous pouvons admettre que les deux
céréales en question étaient parvenues à
cette époque du néolithique jusqu'à l'Espagne
et à la France du Sud, en suivant les côtes septentrionales
de l'Amérique... Dans la Provence même, déjà
la transition entre le paléolithique et le néolithique,
la céréale de premier plan n'était plus le
seigle, mais le blé. Détail saisissant : c'est son
lent cheminement qui, partout, provoqua l'éveil spirituel
des peuples (1).
- La cueillette du blé et de l'orge en Egypte remonte à
plus de 13000 ans. L'émergeance d'une société
complexe en Egypte date de quatre millénaires avant J-C avec
un calendrier, une écriture, la métalurgie, une cité-Etat.
C'est l'Égypte qui connaît au temps des Pharaons son
plus haut degré de perfection dans les arts, les sciences,
les lettres et l'agriculture avec les canaux d'irigations. Le "Livre
des morts" mentionne le pain et le vin consacrés dans
les temps anciens, et l'Égypte deviendra le grenier à
blé de tout le monde méditerranéen. Les Grecs
l'adoptèrent et en firent du pain complet au levain (le mot
pain vient de pan qui signifie entier ou complet), d'où
il apparait que le blé a contribué à l'éveil
spirituel des peuples et à la paix (2).
(1) Les Aryas connurent à une époque
fort lointaine une civilisation des plus avancées. Ils faisaient
la base de leur nourriture de céréales avec lesquelles
ils composaient des bouillies, en y ajoutant de l'huile, du lait et
du miel. Selon une légende, c'est dans l'une des plus vieilles
civilisations connues, celle des Aryas (Aryens), étendue de la
Perse à l'Inde, que le blé serait apparu au temps de Zoroastre.
Mais bien avant Zoroastre, au temps des Pharaons, le blé était
cultivé dans la vallée du Nil, car le pain et le vin était
consacrés rituellement d'après le plus ancien chapitre
du "Livre des morts". La culture du blé se répandit
jusqu'à l'Euphrate. En effet, le blé est pourvu de tous
les éléments vitaux (vitamines et sels minéraux)
dans des proportions parfaites. Le Kig-Vega est le livre traditionnel
et sacré des Aryas, ancien peuple de notre préhistoire,
dont les mœurs et les coutumes sont révélés
par ce livre religieux. Nous y apprenons qu'établis d'abord en
une contrée limitée par deux fleuves, le Sarasonati et
le Drishadouati, ceux-ci connurent à une époque fort lointaine,
une civilisation des plus avancées. Ils faisaient la base de
leur nourriture, de céréales, avec lesquelles ils composaient
des bouillies, en y ajoutant de l'huile, du lait et du miel, et le Rite
du Broyage des Grains avait chez eux une telle importance qu'un chant
entier est consacré à célébrer le travail
du pilon dans le mortier qui, tel le tambour des vainqueurs, résonnait
d'une manière éclatante dans chaque maison.
(2) En chinois, l'idéogramme est le même
pour "grain de céréale" et pour “paix”. |