Tribunal d'Osiris et Jugement de Maât

Chapitre CXXV. Vignette illustrant la psychostasie (le jugement après la mort).

• Le défunt implore ses 42 juges. Il est amené par Anubis devant la balance de Maât (Véritable Justice) où est pesé son « cœur ». La plume symbolise la Conscience pure. Un monstre, en cas de condamnation, dévorera son cœur. Thot inscrit les actions de sa vie passée. Puis Horus le conduit vers la chapelle où se trouve Osiris, et derrière lui, Isis et Nephtys.

• La scène de la "psychostasie" est un des plus hauts enseignements de la théologie égyptienne, car elle livre Ie secret de la Maât individuelle : le poids qui "juge" le cœur, sur l'autre plateau de la balance et symbolisé par la plume. Soit le défunt devra se réincarner pour évoluer, soit il sera admis au Champs des Bienheureux pour l'éternité.

• Maât est la Conscience cosmique, l'idéation universelle, la Sagesse essentielle émanée sans cesse du Divin Râ dont elle est, elle-même, la nourriture. Maât est donc, en Vérité, Ia plus haute Conscience spirituelle de l'homme, celle qui vient l'animer lors de l'initiation supérieure. Elle est là sous deux formes dans la scène de la psychostasie en présence des 42 assesseurs : elle est figurée sous la forme d'une plume sur l'un des plateaux. Or, Maât assiste aussi au jugement, au sommet de la Balance : ce n'est donc pas la même Maât et on doit comprendre l'assistante Maât comme étant Ia Conscience cosmique, et I'autre - celle qui s'oppose au cœur sur Ie deuxième plateau - comme la Maât individuelle, c'est-à-dire la voix de la Conscience en lui.

• Tel est Ie problème subtil posé et résolu par Ie rébus de la Scène de la balance, la pesée de l'âme. Il nous révèle l'importance capitale du thème de Maât, puisqu'il est l'indispensable clé du problème du KA dont Maât est l'origine et la fin. En lui viennent aboutir et se résoudre les divers "points de vue" de la théogonie égyptienne ; car si tous leurs autres éléments peuvent être considérés comme des spéculations philosophiques sur les principes abstraits et les fonctions concrètes de l'Œuvre Cosmique et de la Nature tangible, Ie thème de Maât est la solution positive du drame humain, et requiert impitoyablement la compréhension de l'unique "point de vue" qui est celui du jugement de Maât.

La théologie égyptienne enseignait qu'il y avait deux voies pour atteindre l'éternité :
• la voie osirienne est celle empreintée par les profanes (attachés à ce monde rationnel et matérialiste) ;
• l'autre, c'est la voie horienne, celle du Cœur, que tout initié empreinte, et qui n'est pas limitée par de basses raisons matérialistes, d'après Isha Schwaller de Lubicz)