Les palais d'Akhetaton
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Akhetaton était située dans la région occupée
aujourd'hui par Tell El-Amarna, à environ 325 kilomètres
au nord de Louxor (Thèbes). Elle fut le théâtre
d'une tentative fantastique d'instauration d'une religion monothéiste
alors que l'Empire courait à sa ruine. D'Akhénaton
il ne reste presque rien aujourd'hui. Ni tombe, ni palais, ni papyrus.
Rien que les témoignages de ses successeurs, ceux qui ont
renié sa réforme, brisé les statues et martelé
son effigie. Seuls vestiges de cette époque extraordinaire,
quelques bustes d'un roi au visage allongé et de son épouse,
la belle Néfertiti. En plein désert, à Amarna,
au milieu des fondations harassées de sa ville, Akhetaton
- étymologiquement : l'horizon d'Aton - des peintures murales
à demi effacées laissent entrevoir la grandeur de
ce règne incroyable. C'est dire l'importance de la restitution
pour l'histoire de l'Égypte et pour celle des religions.
Depuis 50 ans que le fameux buste de Nefertiti a été
trouvé là, l'attrait pour la cité du Soleil
levant, Aton, s'est maintenu avec une campagne de fouille.
Ainsi,
sous le site de Tell El Amarna, gît la ville fondée par
Akhénaton. Il la nomma Akhetaton
« l'Horizon d'Aton ». La ville fut élevée
hâtivement : quatre ans après la décision royale
de sa fondation, elle commençait à être habitée.
Les fouilles ont rendu trois palais, étagés du nord au
sud le long du Nil. Au sud, Marou-Aton était un palais de plaisance
agrémenté d'un lac et de beaux jardins. À l'extrémité
nord, le «palais septentrional» paraît avoir été
édifié pour satisfaire l'amour porté à la
nature par la famille royale : il possédait de vastes jardins,
dont le roi semble avoir fait un parc zoologique, ainsi qu'un lac artificiel.
Au centre se trouvait le palais officiel, relié par un pont à
la maison du roi, construite sur une éminence. A l'entour se
dressaient les édifices publics : la salle du tribut étranger,
la maison de Panehesy, premier serviteur d'Aton, la « maison de
vie » (sorte de collège au prêtres et scribes copiaient
les livres funéraires, tenaient leurs assises religieuses. etc.),
l'école des scribes et surtout la « place de la correspondance
du pharaon ». Le grand temple d'Aton occupait une place centrale
à côté des autres sanctuaires royaux, tous dédiés
à Aton. Ce devait être le temple offert à la dévotion
des peuples de l'empire. Contrairement aux temples égyptiens
habituels où l'on passe de la lumière à l'obscurité
profonde du saint des saints, le temple d'Aton offrait aux rayons du
soleil ses cours à ciel ouvert jusqu'à l'autel. Mais ce
qui est le plus remarquable, ce sont les canalisations d'eau : il devait
y avoir l'eau courante et le tout-à-l'égout, avec des
bassins d'eau.
Dans cette cité éphémère accoururent des
artistes provinciaux qui, sous l'inspiration du couple royal, créèrent
cet art réaliste et naturaliste si exceptionnel dans cette Égypte
où une idéalisation et une recherche de l'âme des
choses ont conduit à une sorte de hiératisme qu'on a pu
taxer à tort de rigide et de conventionnel. Lorsque Toutankhamon
quitta Akhetaton pour retourner à Thèbes, la cité
fut laissée à l'abandon et recouverte par les sables du
désert jusqu'à sa résurrection sous la pioche des
archéologues venus d'Europe.
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