Titre
Nouvelles Hieroglyphes
Galerie Biblio
plan du site Liens
Accueil Email

ISIS, REINE DES MYSTÈRES

Bas-relief

«Typhon (Seth) est aveuglé par la fumée de l'ignorance et de l'erreur; il ne s'emploie qu'à déchiqueter et qu'à ternir la parole sacrée. Mais la déesse Isis sait la rassembler en son intégrité, la maintenir en son ordre et la transmettre aux initiés qui se consacrent au culte de sa divinité (1)». (Plutarque, Isis et Osiris)

  • dessinComme le montrent ces quelques lignes de Plutarque, les sages de l'antiquité égyptienne avaient une profonde conscience de l'unité fondamentale de la Tradition. Pont jeté entre l'Orient et l'Occident - héritier de l'Égypte - et l'Afrique, la redécouverte du Yoga Égyptien, enseigné dans les écoles initiatiques, s'inscrit dans la même démarche de reconquête d'unité. Comme le corps d'Osiris, la parole divine a été déchiquetée, morcelée et disséminée aux quatre coins de la terre. L'ignorance, attribut de Seth, oppose les traditions. Le savoir, attribut d'Isis, les réunit et recompose l'image du corps immortel d'Osiris. Dans cette reconquête d'unité, la redécouverte de la tradition égyptienne, amorcée depuis près de deux siècles, a un rôle capital à jouer, car l'Égypte a inspiré à la fois tous les ordres ésotériques rattachés à la Rose­Croix ou la Franc-Maçonnerie, et les trois grands courants monothéistes qui ont vu le jour au Moyen-Orient : judaïsme, christianisme, islam. Elle fut aussi le foyer de techniques de réalisation spirituelle très proches de celles de l'Inde ou du Tibet.

  • Seule une conscience très évoluée de l'unité fondamentale du Divin peut expliquer la fréquence des syncrétismes religieux observés en Égypte.

    Les différents dieux qui constituent le panthéon égyptien n'étaient que des noms, que des formes à travers lesquels les mystiques et les plus éclairés des prêtres reconnaissaient l'expression d'une seule et même réalité :

    "On l'appelle To-Tjenen, Amon, sorti du Noun, guide des humains.
    Une autre de ses formes est l'Ogdoade Primordial (2),
    qui engendre les dieux primordiaux qui donnent naissance à Rê.
    Il s'accomplit en Atoum (n'étant) qu'un seul corps avec lui".

    "L'Ennéade réunie est ton corps (3).
    Chaque dieu uni à ton corps est ton image,
    tu t'es révélé le premier, tu as inauguré le commencement,
    Amon dont le nom est caché aux dieux,
    Vieillard plus ancien qu'eux,
    To-Tjenen qui s'est formé lui-même en tant que Ptah.
    Les orteils de son corps sont l'Ogdoade (...)
    Il articula les paroles (créatrices) au milieu du silence.
    Il ouvrit tout œil et fit en sorte qu'ils voient."

    Au fronton de la porte de l'Orient conduisant au temple souterrain, comprenant des bâtiments particuliers et isolés réservés aux mystères, que seuls célébraient les Hiérophantes, on pouvait lire : « Quiconque fera cette route seul et sans regarder derrière lui, sera purifié par le feu, par l'eau et par l'air et s'il peut vaincre la frayeur de la mort, il sortira du sein de la terre, il reverra la lumière et il aura le droit de préparer son âme à la révélation des mystères ». De ces épreuves, - une marche dans les ténèbres, feu, eau, air, bruits terrifiants-, on retrouve un écho dans le livre VI de l'Enéïde de Virgile, dans Orphée, Plutarque, Platon, Lucien, Apulée et autres auteurs anciens qui en avaient eu connaissance. Et bien des mythes, tels « Le rocher de Sisyphe », « Le tonneau des Danaïdes », « Les trois têtes de Cerbère », sont un souvenir du passage dans ces mystérieux temples égyptiens.
    Toutes les cérémonies d'Initiation tendaient à frapper vivement les sens de l'initié, afin que son esprit conserve le souvenir des préceptes enseignés. Après les épreuves précédant l'entrée dans le temple, l'initié était conduit devant l'Hiérophante qui, revêtu d'habits somptueux, siégeait sur un trône et présidait aux « Mystères». Il représentait le Demi'Our­Gas (Je bâtis-ciel-terre), suprême architecte du ciel et de la terre, le Dieu unique. Debout devant lui, et l'adorant, se tenaient « l'assistant de l'autel », représentant la Lune, le « Dadouque », emblème du Soleil, et « l'interprète sacré» ou l'intelligence humaine. Les sages Egyptiens reconnaissaient donc un Être Supérieur qui avait formé l'univers, et les astres et la terre lui rendaient un culte. C'était le premier spectacle qui frappait les yeux, de l'initié.
    La « Sagesse» et la «Force» étaient le début de l'initiation et on considérait Dieu comme en étant la source. La «Sagesse» présidait aux leçons de la morale, et la « Force » du génie à celles des sciences; ceci pour les deux premiers degrés. Les initiés apprenaient certains mots et certains signes qui leur permettaient de se reconnaître entre eux à l'extérieur. Le mot sacré des disciples avait un sens caché qui voulait dire que la « sagesse » est en Dieu ; et celui des Associés signifiait qu'en Dieu réside la « force ». Ces mots ne devraient être ni gravés, ni écrits.
    Le premier enseignement était la morale, tous les Initiés étaient « frères » et se donnaient ce nom, ils ne devaient rien posséder en propre. On leur apprenait que pour être vertueux, il fallait se mettre au-dessus des préjugés, pratiquer l'humilité, être juste, sincère et ne pas commettre d'action inique. On expliquait à l'initié combien l'ignorance est nuisible au bonheur des hommes. Par la Lumière, dont la vue était le but de leurs travaux, ils devaient entendre la connaissance et l'ensemble des vertus. Ils devaient vaincre leurs passions, soumettre leur volonté et persévérer. Enfin, on les engageait à accomplir les devoirs de leur état, à fuir le vice, à pratiquer la vertu, à honorer leurs parents, et à ne pas être cruels envers les animaux, c'est-à-dire à ne pas faire de sacrifices sanglants. Reconnu digne de passer de la classe des Disciples à celle des Associés, l'initié apprenait les mathématiques, la physique, la géométrie, la médecine, l'astronomie.
    Ces degrés étaient préparatoires aux suivants tous symboliques :
    Au troisième degré, «les Obsèques», se jouait ce qu'on peut appeler «le Drame d'Osiris». Cette initiation avait lieu dans un souterrain à peine éclairé, tendu de noir, et les emblèmes de la mort étaient figurés sur le tissu. Au centre se trouvait un cercueil ouvert, couvert d'un drap mortuaire. A l'entrée de l'initié, le Hiérophante lui remettait une branche de l'arbre Erica (bruyère en arbre), consacré à Osiris : l'initié jouait le rôle d'Osiris. Le Hiérophante le faisait mettre dans le cercueil et le plongeait dans un sommeil magique si particulier, qu'il libérait son moi conscient, et tout en étant comme mort dans le cercueil, il restait éveillé dans le monde spirituel. Cette initiation tendait à libérer l'âme de l'initié de son corps mortel pour s'élever au plan spirituel. Le meurtre d'Osiris s'identifiait au meurtre apparent de l'initié. Le temps fixé pour le sommeil magique était variable, quelques heures ou trois jours; on sortait alors l'initié du cercueil et on le portait dans un endroit où les rayons du soleil pouvaient atteindre son visage, et l'Hiérophante le réveillait, il était « né de nouveau ».
    C'était à Osiris que l'on devait ce que l'initié avait appris dans les deux premiers degrés. Dans le symbole, Isis écrivait la parole sacrée que Typhon, meurtrier d'Osiris effaçait aussitôt ; c'était cette parole sacrée que l'initié devait chercher, d'où les «voyages» comparables à ceux d'Isis à la recherche d'Osiris. Le mot sacré de ce troisième degré était « Osiris » qu'on ne devait ni dire ni écrire, mais pour se reconnaître entre eux, les initiés pouvaient dire : « La chair quitte les os », allusion au cercueil d'Osiris, et «Byblos», ville où l'on retrouve le corps d'Osiris. Un mot sacré pour ce degré était encore « Beauté », fruit de la force et de la sagesse.
    Après ces trois degrés commençaient les Grands Mystères, fondés sur le spiritualisme.
    Le quatrième degré, la «vengeance», s'appelait ainsi, parce que l'initié devait imiter Horus, le fils d'Osiris, Osiris, auteur du bien et de l'ordre, avait été tué par Typhon, symbole de toutes les passions humaines. L'initié-Horus devait les combattre et les vaincre, pour venger Osiris, se rendre digne de connaître la Doctrine Sacrée et voir la Lumière.
    Au cinquième degré l'initié arrivait à la cérémonie de «l'Affranchissement». On le supposait esclave chez un peuple étranger, et ce n'est qu'au prix de travaux et de combats qu'il retrouvait sa liberté ; ses chaînes tombaient et il n'avait plus qu'un degré à franchir pour parvenir à la Lumière, à la Vérité. On lui donnait à méditer «L'Etoile Flamboyante», Sirius, consacrée à Isis : Isis considérée comme source de la Lumière.
    Pour être admis à l'«autopsie», le sixième et dernier degré, l'initié devait expliquer les symboles des trois degrés précédents, et découvrir les vérités morales et religieuses enfermées sous le voile des mystères. Il devenait alors « Grand Initié » dont le mot sacré était Isis.
    Dès le moment où l'initié, dûment instruit, quittait le temple, il appartenait à une société secrète dont les buts étaient élevés et les connaissances profondes; il prenait souvent une place importante dans le Conseil du Pharaon; étant devenu plus « spirituel, plus juste, et meilleur à tous égards », dit Diodore de Sicile. Ce que l'initié avait appris et vu, "Il le gardait secret pour toujours. La tombe d'un Grand-Prêtre de Memphis, qu'on peut voir au Musée du Louvre, porte ces mots : « Il pénétra les mystères de chaque sanctuaire, rien n'était caché pour lui. Il recouvrit d'un voile toutes les choses qu'il avait vues ».

  • KhephrenLes Égyptiens ont représenté, sur les parois des temples et des tombeaux, toutes les grandes postures et tous les symboles-clefs du yoga. Allant parfois jusqu'à décomposer les différentes phases des postures, ils nous ont ainsi livré le premier et le plus beau manuel de pédagogie du yoga que l'homme ait jamais écrit et écrira jamais.
    Ils ont également souligné l'importance mystique du souffle et suggéré en maint endroit la pratique de techniques respiratoires apparentées au pranayama de l'Inde. Ils ont enfin évoqué l'anatomie subtile de l'homme, l'éveil et la maîtrise de toutes ses potentialités intérieures. A travers la personne du Pharaon, maître des Deux Égypte et des ennemis du Nord et du Sud, de l'Est et de l'Ouest, ils ont décrit symboliquement l'homme maître de lui-même et des ennemis du Royaume intérieur. Sur le visage d'immortalité de ces êtres pleinement réalisés et à jamais installés dans la béatitude du Soi, ils ont placé une expression, un sourire au-delà du temps qui n'a d'égal que celui des Bouddha. Quels qu'aient pu être les liens éventuels de filiation entre la tradition égyptienne et les traditions indienne ou tibétaine (4), l'important est qu'il y ait apparentement spirituel et que la Tradition soit une, des bords du Gange ou de l'Indus aux rives du Nil et inversement.

  • Outre la Rose-Croix et la Franc­Maçonnerie, certains peuples du Moyen-Orient ont gardé le souvenir de la pérennité et de l'universalité du message spirituel confié à l'Égypte. Ainsi des Druzes, dont Kamal Joumblatt a rapporté en ces termes la filiation spirituelle :
  • général à genoux "Nous sommes un peuple vieux de cinq mille ans d'histoire ; Hermès Trismégiste, connu chez nous sous le nom de Imkopeh, en est le père. C'est lui qui édifia la première pyramide à Sakkarah et ce fut là le grand centre initiatique de l'Antiquité. Pythagore s'y rendit et y fut initié. La connaissance qui lui fut révélée, adaptée à son temps et à son pays, donna naissance à l'ordre des pythagoriciens. Mais il y en eut d'autres avant et après. Un des plus mystérieux maillons de cette chaîne fut le roi­prêtre Melchisédech, iniiateur d'Abraham, devenu pour saint Paul l'ordre de Melchisédech. Un des plus importants fut Jethro, l'initiateur de Moïse; il est particulièrement vénéré chez nous. Comment ne pas rattacher aussi aux écoles de mystères d'Égypte saint Jean Baptiste et les Esséniens dont il faisait partie ? Car, au mont Liban, dans l'Himalaya, dans les montagnes d'Ecosse, dans les Andes, l'initiation n'est qu'une, comme elle était une à Sakkarah au bord du Nil, à Qumran sur la Mer Morte, dans la Babylone de Pythagore, parmi les Templiers à Jérusalem et aujourd'hui chez les Druzes". (5)

  • S'il n'y a qu'un seul Dieu, il ne peut y avoir qu'une initiation et, de même que l'humanité est née d'une seule terre, de même la tradition initiatique, toutes les traditions initiatiques sont nées d'un seul souffle, d'un seul Verbe.

  • Par-delà la barrière des langues et les différences de rituel, les Égyptiens, puis les Grecs et les Romains avaient établi des concordances entre leurs symboles religieux respectifs. Ainsi la déesse égyptienne Neith correspondait-elle à Athéna, Osiris à Dionysos, et toutes les divInités féminines du bassin méditerranéen se retrouvaient en Isis :

“Tous les hommes pourtant admettent et reconnaissent Isis et tous les dieux qui l'accompagnent. Quelques-uns d'entre eux, il est vrai, ont bien appris, depuis peu, à leur donner les noms qui les désignent en Égypte ; mais ils connaissaient bien avant, depuis l'origine, leur puissance respective, et ils la vénéraient”, déclare Plutarque dans son traité sur Isis et Osiris.

  • De même l'hymne d'Isidoros, gravé sur les murs du temple de Médinet Maâdi, dans l'oasis du Fayoum :

    "Tous les mortels qui vivent sur la terre immense, Thraces, Grecs et Barbares, proclament ton beau nom, un nom vénéré par tous, chacun dans sa propre langue, dans son propre pays. Les Syriens t'appellent Astarté, Artémis, Nanaia, les tribus lyciennes t'appellent Léto, Souveraine, les Thraces te nomment Mère des dieux et les Grecs Héra au Grand Trône, Aphrodite, et encore sage Hestia, Rhéa et Déméter. Mais les Égyptiens t'appellent "Thiouis" car, étant unique, tu es toutes les autres déesses invoquées par les races humaines." (6)

  • Ou l'arétalogie d'Apulée :

    scribe assis, de dos"Mon être divin est unique et nombreuses sont les formes, divers les rites, infinis les noms par lesquels me vénère l'univers entier. Ici, pour les Phrygiens, premiers-nés des mortels, je suis Celle de Pessinonte, mère des dieux ; là, pour les Attiques, nés du sol, je suis Minerve cécropienne; ailleurs, pour les Cypriotes, fils du flot, je suis Vénus de Paphos ; pour les Crétois porte-flèches, Diane de Dictys ; pour les Siciliens aux trois langages, Proserpine stygienne ; pour les antiques Eleusiniens, la Cérès attique; Junon pour les uns, Bellone pour les autres, Hécate pour ceux-ci, pour ceux-là celle de Rhamnonte, mais les peuples que le dieu Soleil à son lever éclaire et qu'il éclaire à son coucher de ses rayons déclinants, les Éthiopiens des deux Éthiopie et les Égyptiens puissants d'un antique savoir m'adorent selon les rites qui me sont propres et c'est de mon vrai nom qu'ils m'appellent Isis, notre Reine-Mère." (7)

  • S'il n'y a qu'une seule réalité, quels que soient les noms qu'on lui donne ou les formes sous lesquelles on la représente, il ne peut aussi exister pour l'homme qu'une manière d'approcher cette réalité et d'unir en elle toutes ses facultés. Tous ses pas en direction du divin procèdent du même esprit, quelles que soient les différen­ces apparentes. Ainsi, c'est dans le silence, le silence des paroles et, plus encore, le silence des pensées, que l'Égyptien comme l'Indien, le catholique ou le musulman, cherchait la fusion de son être au sein de la Réalité divine. C'est dans le silence qu'il attendait l'illumination et la révélation intérieure du divin.

  • Cet article d'Yvonne TORTAT n'est qu'un bref aperçu de très antiques traditions. Comme l'initié Egyptien, si l'étudiant veut parvenir à la Lumière, il doit travailler et persévérer, de degré en degré, dans le chemin qu'a tracé la «Grande Fraternité Blanche», que perpétuent les organisations authentiques et traditionnelles.

    Ramses IIEn plaçant l'effigie de Ramsès II aux côtés de celles d'Amon, Rê, Ptah, au plus secret du Grand Temple d'Abou Simbel, les Égyptiens nous ont montré le chemin de l'intériorité. Si l'Univers est un Temple, le cœur de l'homme est son sanctuaire.
    C'est en imposant silence au corps et à ses désirs, à travers la pratique des postures et du renoncement, que les yogi-prêtres de l'ancienne Égypte accomplissaient le premier pas vers le temple intérieur. En calmant le souffIe et en apaisant les vagues du mental par une respiration appropriée et par la récitation de syllabes sacrées (10), qu'il accomplissait le second. S'il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y a qu'un seul homme. Les techniques spirituelles proposées par les différentes traditions pour que l'homme meure à lui-même et se réveille en Dieu, sont les branches d'une seule Voie. Puisse l'humanité redécouvrir cette Voie, à l'aube de l'ère du Verseau.

Texte de Babacar Khane, Le Yoga des Pharaons (éd. Dervy).

Florence Quentin, ISIS l’Éternelle, mai 2012, éd. Albin Michel. (250 pages, 19 euros)
EAN 13 : 978-2-226-24022-4

Isis l'éternelle Florence Quentin est journaliste, et collabore régulièrement au Monde des religions, pour lequel elle a dirigé notamment trois numéros hors-série. Diplômée d’égyptologie, elle a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet (chez Bayard, Dervy, Maisonneuve et Larose) et elle dirige actuellement pour la collection Bouquins Le Livre des Égyptes, Savoirs et imaginaires.

Quel est le point commun entre Cléopâtre, l’empereur romain Hadrien, le philosophe Plutarque, la Vierge Noire de Notre-Dame du Puy, Cagliostro, Robespierre, Bonaparte, Goethe, Novalis, Nerval ou encore Nietzsche ?
Une déesse égyptienne aux multiples métamorphoses : Isis.
Depuis l’ancestrale déesse Asèt (son nom égyptien que les Grecs transcrivirent en Isis), cette fresque historique montre la pérennité d’un mythe qui a hanté non seulement l’imaginaire antique, des rives du Nil jusqu’aux confins de l’Empire romain, mais aussi celui des Modernes. C’est ainsi qu’on retrouve la déesse préférée des pharaons sous les traits à peine masqués de Vierges romanes (vierges noires), puis dans la franc-maçonnerie et les fêtes de la Révolution, sur la proue du bateau des armoiries de Paris, et dans les multiples évocations de « l’Isis voilée » du Romantisme.
Adossé à des références historiques, archéologiques et littéraires solides, cet ouvrage nous montre à quel point nous sommes encore imprégnés de cette figure idéale de la Femme salvatrice, née il y a cinq mille ans.

RetourBarre Suite

(1) Ceux qui se consacrent au culte de sa divinité, c'est-à-dire aux mystères d'Isis : les Initiés. Au-delà des noms, des images dont nous les croyons à tort prisonniers, ils savaient aller à l'Absolu sans nom, sans forme, sans limite et sans visage :

"Il est plus éloigné que le ciel lointain ; il est plus profond que la Douat.
Aucun dieu ne connaît sa véritable nature.
Son image n'est pas étalée dans les écrits.
On n'a point sur lui de témoignage parfait.
Il est trop mystérieux pour que soit découverte sa prestigieuse majesté.
Il est trop grand pour être interrogé, trop puissant pour être connu (...)
Baï caché est son nom, tant il est mystérieux". Retour texte

(2) Ogdoade : groupement de huits qualités divines. Retour

(3) L'Ennéade était un ensemble de neuf qualités divines. Retour

(4) Nombreux sont les thèmes de réflexion communs à ces traditions que les ésotéristes connaissent bien. Retour

(5) Les Druzes forment une communauté initiatique traditionnelle au Liban, dont a parlé Gérad de Nerval dans son "Voyage en Orient". Retour

(6) Gérard de Nerval fait un peu la même description dans Isis. Retour

(7) Les Métamorphoses d'Apulée. Retour

webmaster Graphisme